Carnet de voyage : Espagne, ce fut court mais intense

Carnet de bord 10 – 15 juin 2015

Road trip à l'arrache en Espagne

ou course poursuite avec l'orage

Ce voyage est né sous le signe de la malchance. Nous avions prévu de passer ces cinq jours à Genève. Nous sommes en juin, en vacances universitaires depuis un mois, et le besoin pressant de partir à l'aventure loin de cette oppressante routine se fait sentir. Mais ce ne sera pas l'exil reposant que j'espérais. Deux jours avant notre départ, alors que nous préparons notre voyage, nous avons l'idée salvatrice de vérifier la météo, et c'est une catastrophe. Des orages en meute s'apprêtent à semer la terreur sur tout le continent, et ce jusqu'à la fin de la semaine. Or, ces cinq jours sont les seuls que j'ai pu libérer entre une AG et une importante répétition de théâtre. (Je sais que je devrais faire moins de choses dans ma vie, mais j'aime ça, c'est ma malédiction.)

Réunion au sommet : le destin est contre nous. Il faut lui tenir tête. Et il faut changer de destination. Après quelques recherches, nous n'avons guère le choix : si nous voulons passer des vacances sous un ciel clément, il faut filer tout droit à l'opposé, vers le sud, au centre de l'Espagne, le seul endroit un peu épargné par la colère du ciel...

Pour l'instant tout va bien...

Au premier jour de route, le beau temps est encore avec nous, et le soleil nous sourit toujours alors que nous entrons dans l'Aragon. Des plaines aux couleurs chaudes s'étendent à perte de vue, piquées de végétations basses et parsemées. Jamais je n'ai vu un paysage aussi plat. C'est impressionnant. Par moment, des reliefs rocheux surgissent de terre et nous emmènent tout droit dans le Colorado. Le charme prend effet sur moi : je valide l'Aragon.

En fin de journée, nous jetons notre dévolu sur un petit coin de paradis près de l'Ebre, à Morata des Jalón. Mais l'orage éclate. Pique-nique dans la voiture sous un torrent de pluie.

Derrière nos sourires se cachent la tristesse et le dépit

Impossible de camper ici ! A l'horizon, une parcelle de ciel bleu nous appelle, nous nargue. Cap vers le sud, il nous reste une trentaine de kilomètres en réserve d'essence... Et on s'arrête près d'un chouette village, Chodes. Il pleut mais au moins, on n'est plus sous l'orage. Et puis c'est vraiment beau ici.

J'ai monté la tente même si dans le doute on a fini par dormir dans la voiture

Une petite binouze sur la colline, rien de tel pour se réconforter après un terrible orage

Après l'apéro, une attaque de moutons et un petit dessin, dodo bien mérité...

Et réveil ensoleillé !

Visite de Chodes

Direction Madrid !

Jardin botanique de Madrid, petit mais cosy

Maël en flag en train de chourrer des boutures !

Après avoir quitté Madrid : camping au bord du lac

Au troisième jour, on bifurque vers l'est pour remonter par la Costa Brava. Les nuages noirs nous courent après, mais notre rythme effréné aura raison de leur maléfique dessein. On a droit à la plage et au soleil en même temps ! Youpi !

Entre nous, je n'ai aucun problème avec l'orage. Quand je suis chez moi, dans mon canapé, avec un thé et un film... Mais j'ai l'impression qu'en voyage, dans un contexte moins confortable et moins sécurisant, je me sens plus vulnérable aux hostilités du monde extérieur. Comme si je redevenais un animal, avec un instinct de survie exacerbé. D'où mon malaise irraisonné face à la menace de la météo, des bêtes sauvages, des psychopathes au bord de la route... Oui j'avoue, je suis une poule mouillée. Une vraie de vraie. Le remède contre ça ? Continuer à voyager. A prendre le risque. De toute façon, maintenant, je suis accro, je ne peux plus m'arrêter. Même si on a passé des sales moments, et qu'on était bien contents de rentrer à la maison au bout de cinq jours, je n'ai qu'une envie, c'est d'y retourner...

Prochain épisode, on monte la barre d'un cran : dix jours en République Tchèque !

Prenez soin de vous et voyagez,

Annaboule