Pourquoi l'histoire, c'est cool ?

Je suis Néfertiti, bitch

L'Histoire est considérée officiellement comme une discipline scientifique à partir du XIXème siècle - époque à laquelle on commença à y porter une attention qui n'était pas directement liée à un intérêt politique ou idéologique. Mais les hommes ont toujours cherché à connaître leur passé, dès qu'ils ont su griffonner à l'aide de leur petit pouce opposable. Vous remarquerez en effet que l'Histoire est intrinsèquement liée à l'écriture, qui est une forme de communication plutôt pratique puisqu'elle est immortelle et qu'elle permet de dire à peu près ce qu'on veut ! Bref, bon plan ! Contrairement à l'archéologie qui étudie les vestiges matériels - et je vous en toucherai un mot - l'Histoire, elle, s'appuie principalement sur les textes. C'est la raison toute bête pour laquelle les civilisation qui n'écrivent pas, ou pas encore, n'entrent pas dans le domaine de l'Histoire. Cela dit, dans cet article, je ne veux pas seulement parler du bouquet de sociétés restreint à l'utilisation de l'écriture. Je voudrais parler de toute l'histoire de l'humanité - du coup, sans majuscule. Ce que je voudrais exprimer, c'est pourquoi l'étude des sociétés du passé a changé ma vie, et pourquoi je la considère comme indispensable.

I) C'est comme Game of Thrones, mais en vrai

Il y a des personnages, des lieux, des événements, des amours, des trahisons, des guerres et des rebondissements. On est étonné tous les jours. C'est une histoire comme celle que votre maman vous racontait pour vous endormir, mais qui peut se décliner sous de nombreux aspects, points de vue différents. Si vous voulez des détails, il y en a autant que vous voulez - pour peu que vous sachiez les trouver - parce que c'est réellement arrivé. Et en plus, ça dure plusieurs millions d'années. Ça fait assez de saisons pour toute la vie.

Bon, on se fait spoiler. Tout le temps. Sans pitié. C'est la vie.

II) Ça fait relativiser

On est tous d'accord, la vie, c'est compliqué. Il faut travailler dur. Il faut se battre tous les jours avec nos congénères, avec la sécu, l'administration, une pseudo-démocratie gouvernée par des incompétents, le cancer, le réchauffement climatique, le racisme, le sexisme... Quand tu étudies l'histoire, tout ça, c'est du pipi de chat. C'est petit. Il s'est passé tellement d'autres choses depuis que les hommes ont décidé de se mettre debout, de faire des feux de camp et de construire des maisons. Ils ont tellement pris cher. Ils ont travaillé comme des forcenés, ils ont subi des conditions extrêmes, des famines, des pandémies et des catastrophes naturelles, ils se sont tapé des tyrans dérangés aux idées improbables, des guerres inutiles, de graves questions existencielles, de la souffrance à n'en plus finir. Et la vie a continué. Toujours. On est des survivors. Je peux vous le dire, la fin du monde, c'est pas pour demain.

III) Ça aide à mieux appréhender le présent et l'avenir

Tous les vieux croûtons nous l'affirment : dans la vie, rien ne vaut l'expérience. C'est pareil pour l'histoire. L'humanité tire des leçons de son passé tout comme chacun d'entre nous, et en étudiant l'histoire, vous remarquerez tous les schémas qui se reproduisent à l'infini, faisant curieusement écho à ce que nous connaissons aujourd'hui. En comprenant ce qui est arrivé, on anticipe mieux ce qui arrivera. Je vous passerai l'exemple bateau de la seconde Guerre Mondiale que l'on a mangé à toutes les sauces tout au long de notre parcours scolaire, afin d'éviter que la tragédie se reproduise.

Bon, faut reconnaître que ça marche pas aussi bien qu'on voudrait. Mais je suis intimement persuadée que l'éducation et la culture sont un facteur essentiel, et en ces temps troublés, une réponse indispensable. Oui, mesdames, messieurs, j'affirme que l'histoire peut sauver l'humanité, et jusqu'au bout je défendrai cette idée. C'est pas un bel argument, ça ? Alors, qu'est-ce que vous attendez pour faire un tour sur Wikipedia ?

IV) C'est ce qui fait de nous des hommes

Les animaux n'ont pas d'Histoire. C'est cette continuité, cette conscience de nous-mêmes, individuellement et collectivement, du passé et de l'avenir, et cette capacité de recul qui fait toute la spécificité de notre espèce. Amen.

V) C'est bon pour la santé mentale

Pour parler plus personnellement, ce truc-là m'est tombé dessus un peu par hasard, sur le chemin de la fac, et j'ai pris comme une claque dans la figure. C'est comme une immense fenêtre ouverte, sans cadre, un trou infini. L'histoire de l'homme, c'est grand. Ce sont des milliers d'années de vie. Il s'en passe, des choses, en des milliers d'années. Des choses que parfois, on n'aurait même pas imaginé. Alors, c'est vrai, l'histoire est une science inexacte. On ne saura jamais ce que c'était vraiment. On ne peut se fier qu'à des paroles gravées, transmises, déterrées, des paroles d'un autre temps, d'un individu qui, comme nous, est humain, a ses failles, ses émotions, ses aspirations, et ne saurait sans doute pas livrer un témoignage objectif de son monde. Car c'est surtout un individu d'un autre monde. On ne sait pas ce que c'est, vivre dans un autre monde, et on ne saura jamais. On ne peut qu'imaginer. L'histoire, c'est comme regarder Doctor Who. Ça stimule votre imaginaire, votre âme poète et philosophe, ça vous fait voyager dans de fantastiques contrées que vous ne verrez jamais de vos propres yeux. Et en même temps, c'est terriblement réel.

Pour finir, c'est avant tout une science de l'homme. J'ai appris énormément sur l'homme en apprenant son histoire. Et j'en apprends encore tous les jours.

En KDO, un article sympa qui explique pourquoi nous avons besoin des langues et cultures de l'antiquité sur arretetonchar.fr. Si tu es d'accord, tu es mon copain.

PS : Mes excuses à mon papa, s'il passe par là, qui grincera sûrement des dents chaque fois qu'apparaît le mot « homme » au lieu d' « humain ». C'est pas du sexisme, je le jure.

Prenez soin de vous et cultivez vous,

Annaboule